Origine

Pierre-André Ponton dit Saint-Germain est le fils de Pierre-André Ponton, potier de terre né le 24 juillet 1697, et Geneviève Troisvalets; il est le petit-fils de Jacques-Pierre Ponton (né le 28 mai 1669 et décédé le 5 juin 1719 à Saint-Germain-en-Laye) et Marie Guay et l’arrière-petit-fils de Charles-Eustache Ponton et Marguerite Chartier. Il nait à Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines, le 14 août 1729 et est baptisé le lendemain sous le prénom de Pierre.

Soldat en Nouvelle-France

Pierre-André Ponton est militaire au sien des Compagnies franches de la Marine. Il fait partie d’un détachement de 100 hommes des troupes de nouvelles levées de monsieur de Gignoux embarqué le 17 mai 1752 sur le navire du Roi La Seine à destination de Québec. Il est soldat de la compagnie de monsieur Louis du Pont Duchambon de Vergor le 17 août 1753. Comme il était courant pour les militaires de l’époque, on lui attribue le surnom de Saint-Germain, probablement inspiré du nom de sa paroisse d’origine.

Le 26 novembre 1755, devant le notaire Gervais Hodiesne, il se voit concéder, par la Compagnie de Jésus, une terre située à la côte Saint-Constant. On le dit encore soldat de la compagnie de monsieur De Vergor, du faubourg Saint-Laurent près de la ville de Montréal.

Mariage et famille

Le 18 janvier 1756, devant le même notaire Hodiesne, Pierre-André Ponton, maître tanneur du faubourg Saint-Laurent près de la ville de Montréal, contracte mariage avec Marie-Jeanne Thomas dit Bigaouet. La jeune femme de 18 ans, fille de feu Paul Thomas et de Marie-Josephte Barbeau dit Laforest, du faubourg Saint-Laurent, est née le 23 juin 1737 à Charlesbourg et y a été baptisée le lendemain. Le couple reçoit la bénédiction nuptiale à la paroisse Notre-Dame de Montréal, le lendemain 19 janvier 1756.

À Québec, le 28 février 1755, soit près d’un an avant leur mariage, le couple avait vu naître un fils illégitime baptisé le même jour sous le prénom de Jean-Pierre. Cet enfant décèdera à Montréal le 1er mars 1757 à l’âge de deux ans.

On verra par la suite quinze enfants se succéder dans le berceau familial, soit sept garçons et huit filles :

1. Marie Madeleine, née à Montréal, le 6 novembre 1756; elle épouse Toussaint Rhéaume à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 29 octobre 1787

2. Marie Jeanne Renée, née à Boucherville le 9 décembre 1757

3. François-Xavier, né à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 10 décembre 1758; il épouse en première noces Marie Suzanne Dufaut à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 11 février 1782, et en deuxième noces Marie Thérèse Valin à Saint-Césaire, le 15 novembre 1831; il décède à Marieville, le 17 février 1834, à l’âge de 75 ans

4. Marie Marguerite, née à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 14 mars 1760; elle décède à Chambly, le 13 mai 1765, à l’âge de cinq ans

5. Marie Élisabeth, née à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 22 septembre 1761

6. Louis Basile, né à Chambly, le 24 juin 1763; il décède moins de deux mois plus tard, à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 3 août 1763

7. Pierre, né à Chambly le 2 septembre 1764; il décède à Chambly, le 10 mai 1765, à l’âge de huit mois

8. Charles, né à Repentigny, le 12 mai 1766; il épouse en première noces Catherine Robert dit Lafontaine à Boucherville, le 28 septembre 1789, et en deuxième noces, Françoise Vivier, à Marieville, le 28 avril 1834; il décède à Marieville, le 27 mai 1844, à l’âge de 78 ans

9. Marie Louise, née à Chambly, le 13 avril 1772; elle épouse Alexis Paquet dit Lavallée à Boucherville, le 25 juin 1798

10. Marie Geneviève, née à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 13 septembre 1773; elle épouse Pierre Benjamin dit Saint-Aubin à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 11 août 1794; elle décède à Marieville, le 3 décembre 1835, à l’âge de 62 ans

11. Marie Suzanne, née à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 5 février 1775; elle décède à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 28 juillet 1775, à l’âge de six mois

12. André, né à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 10 août 1777; il épouse Marie Élisabeth Benoit à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 9 octobre 1797; il décède à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 22 septembre 1830, à l’âge de 53 ans

13. Louis, né à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 15 novembre 1779; il épouse Charlotte Lasnier à Marieville, le 30 juillet 1804; il décède à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 30 juillet 1804, à l’âge de 24 ans

14. Pierre, né à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 28 mai 1781; il ne vivra que quelques jours et décède à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 8 juin 1781.

15. Marie Desanges, elle épouse François Renault à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le 7 février 1791.

Le 9 février 1757, devant le notaire Claude Barolet, lui et son épouse cèdent une part de terre située au village de Saint-Joseph, paroisse de Charlesbourg, à Jean-Baptiste Thomas leur frère et beau-frère, ainsi que les droits mobiliers et immobiliers à Jean-Baptiste Thomas leur oncle. Les deux contrats conclus ce même jour le disent maître tanneur.

Établissement à Chambly

Le 2 octobre 1760, devant le notaire Charles Deguire, lui et son épouse vendent à Noël Métivier de la paroisse de Saint-Antoine, la terre située à la côte Saint-Constant, seigneurie de La Prairie de la Magdeleine. Ils sont alors dits du fort de Chambly dans la rivière des Hurons.

Pierre-André Ponton est mentionné le 27 décembre 1761 dans un contrat passé chez le notaire André Genest lors d’un partage de biens mobiliers entre les membres de sa belle-famille à Charlesbourg.

Le 10 juillet 1764, devant le notaire Antoine Grisé dit Villefranche, il vend à François Béique dit Lafleur une terre située à Chambly. On précise à nouveau qu’il est de la paroisse de Chambly.

Le 28 septembre 1767, devant le notaire Jean-Baptiste Daguilhe, il passe un contrat de société avec Jean-Baptiste Durocher, négociant de l’Assomption, seigneurie de Saint-Sulpice. On le dit alors maître tanneur et corroyeur de l’Assomption, seigneurie de Lachenaye.

Pionniers de la Seigneurie de Monnoir (Ramezay)

Selon les écrits de l’abbé Isidore Desnoyers, Pierre-André Ponton et Jeanne Thomas seraient le premier couple établi sur le territoire de la Seigneurie de Monnoir; cette famille pionnière y aurait résidé dès avril 1772, plus précisément au Ruisseau Laramé aujourd’hui connu sous le nom de Rang du Ruisseau Saint-Louis Ouest. Soulignons que Pierre-André Ponton serait non seulement le premier résident de la Seigneurie mais le seul immigrant français à s’y établir à l’époque.

Le 8 octobre 1781, devant le notaire Antoine Grisé dit Villefranche, il achète à Antoine Miquelet, représenté par son père Henri, une terre située en la seigneurie de Ramezay qu’il habite déjà.

Le 11 août 1783, devant le notaire Antoine Grisé dit Villefranche, il fait don à Jean-Baptiste Bigaouet, frère et beau-frère, d’une terre située en la seigneurie de Ramezay. Le document précise qu’il est de la Seigneurie de Ramezay, paroisse Saint-Olivier de Chambly. Le 3 septembre de la même année, devant le notaire Charles-Étienne Letestu, il consent une hypothèque à Louis-Alexandre Moraint, négociant de la paroisse de la Pointe Olivier. Le 15 octobre suivant, il est de retour devant le notaire Antoine Grisé dit Villefranche où il passe un contrat de résiliation. Il est toujours de la seigneurie de Ramezay.

Décès et sépultures

Pierre-André Ponton décède à Saint-Mathias-sur-Richelieu le 24 septembre 1807 à l’âge respectable de 78 ans. Son épouse lui survivra près de quatre ans; elle décède à son tour à Saint-Mathias-sur-Richelieu le 11 août 1811 à l’âge de 74 ans. Ils sont tous les deux inhumés dans le cimetière local.

Descendance

Le couple compte une nombreuse descendance qui se retrouve non seulement au Québec mais aussi au Canada et aux États-Unis. On remarque, entre autres, parmi les descendants qui portent le patronyme, l’artiste québécois Yvan Ponton, les célèbres costumiers Ponton de Montréal ainsi que les fondateurs des salons funéraires Ponton de la région de Sorel et Yamaska. La Vénérable Mère Marie du Saint-Esprit (Délia Tétreault) fondatrice des Sœurs missionnaires de l’Immaculée-Conception est aussi une descendante par sa mère, Marie-Célina Ponton. Bien qu’il n’y a plus de Ponton à Marieville, plusieurs familles de la région comptent cet ancêtre dans leur ascendance totale.

Sources : Programme de Recherche en démographie historique de l’Université de Montréal (PRDH); Bertrand Desjardins – Dictionnaire généalogique du Québec ancien; Fichier Origine; BMS 2000; Banque de données notariales Parchemin; Bibliothèque et archives nationales du Québec/Greffes des notaires; Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe – Fonds Georges-Henri Cournoyer; Société d’histoire de la Seigneurie de Monnoir – Requête pour obtenir une desserte; Yves Raguin – Au-delà de son rève…Délia Tétreault; L’abbé Isidore Desnoyers – Notes sur l’histoire de la paroisse Sainte-Marie-de-Monnoir (Marieville); Société généalogique de Québec, Rénald Lessard – Compagnies franches de la Marine au Canada 1750-1760; Ancestry.ca – Registres du Fonds Drouin.